Années 80 - Racisme dans L'Industrie du Taxi à Montréal
À mes débuts comme répartiteur chez taxi Diamond en 1977 le client était Roi. Il pouvait même se permettre de spécifier la couleur du chauffeur. Les papiers de commande des téléphonistes nous arrivaient avec la mention "pas de noir" et lors de la répartition, si l'accent du chauffeur à la radio nous semblait "exotique", on lui disait qu'on était désolé, mais qu'on devait passer au suivant. Généralement, les chauffeurs visés ne rechignaient pas car ils savaient très bien que si ils se présentaient quand même chez le client, ils se feraient envoyer promener vertement. Cela ne dura que quelques années et la mention raciste fût bientôt bannie chez Diamond. C'était pire ailleurs. D'autres compagnies n'engageaient tout simplement pas de chauffeurs noirs.
En 1982 la compagnie SOS licencia une vingtaine de chauffeurs noirs sous prétexte qu'ils perdaient leur clientèle au profit de compagnies qui n'engageaient que des chauffeurs blancs. Ce qui était vrai. Le directeur de la compagnie Hochelaga l'avoua sur les ondes d'une ligne ouverte cette année là et fût victime d'un attentat dans le stationnement du centre d'achat Les Galeries D'Anjou. Il reçut 2 balles dans une jambe. Devant le tollé médiatique, SOS proposa de réembaucher les chauffeurs. (The Montreal Gazette, 13 Juillet 1982)
En 1983 la Commission des Droits de L'Homme apprend que depuis 3 ans la compagnie Co-op de Taxi de Montréal a reçu $53,000 de subsides du Gouvernement Provincial à des taux réduits alors qu'elle se refuse à engager des noirs. La personne qui a autorisé les prêts est Claude Blanchet, le mari de Pauline Marois, qui était alors directeur de la Société de Développement Coopératif. Dans sa demande de fonds, le directeur de Co-op de Taxi de Montréal dit avoir besoin de cet argent pour intégrer 40 chauffeurs qui ont quitté la compagnie SOS se plaignant d'un manque de clientèle dans cette compagnie à cause du grand nombre de noirs en faisant partie. (The Montreal Gazette, 26 Novembre 1983)
2 mois après avoir perdu 40 chauffeurs blancs au profit de Co-op de Montréal, SOS apprend de la bouche du directeur du centre d'achat Les Galeries Normandie, qu'ils perdent l'exclusivité au poste d'attente "à cause des noirs". Un poste stratégique pour taxi SOS dont le tier des chauffeurs sont noirs. Une partie de l'argent reçu de la Société de Développement Coopératif a pu servir à Co-op de Taxi de Montréal à ravir le poste d'attente à SOS. (The Montreal Gazette, 30 Juin 1983)
En 1984 Taxi Moderne de Montréal-Nord licencie 24 chauffeurs noirs sous prétexte qu'ils perdent leur clientèle au profit de taxi Co-op de L'Est qui n'engage que des blancs. Les deux compagnies se retrouvent en cour pour faire face à des accusations de discrimination la même année. (The Montreal Gazette, 10 Mai 1984)
L'industrie du taxi a toujours attiré les immigrants. Italiens, Grecs, Juifs et autres Européens en ont profité lors de la vague d'immigration qui a eu lieu après la Seconde Guerre Mondiale. Ils étaient blancs et n'ont eu que relativement peu de difficultés à s'intégrer à la société Québecoise. Lorsque les Haitiens ont débarqué ici dans les années 1970-80, fuyant la dictature des Duvalier, ils ont du faire face à de beaucoup plus grands défis.
En 1982 la compagnie SOS licencia une vingtaine de chauffeurs noirs sous prétexte qu'ils perdaient leur clientèle au profit de compagnies qui n'engageaient que des chauffeurs blancs. Ce qui était vrai. Le directeur de la compagnie Hochelaga l'avoua sur les ondes d'une ligne ouverte cette année là et fût victime d'un attentat dans le stationnement du centre d'achat Les Galeries D'Anjou. Il reçut 2 balles dans une jambe. Devant le tollé médiatique, SOS proposa de réembaucher les chauffeurs. (The Montreal Gazette, 13 Juillet 1982)
En 1983 la Commission des Droits de L'Homme apprend que depuis 3 ans la compagnie Co-op de Taxi de Montréal a reçu $53,000 de subsides du Gouvernement Provincial à des taux réduits alors qu'elle se refuse à engager des noirs. La personne qui a autorisé les prêts est Claude Blanchet, le mari de Pauline Marois, qui était alors directeur de la Société de Développement Coopératif. Dans sa demande de fonds, le directeur de Co-op de Taxi de Montréal dit avoir besoin de cet argent pour intégrer 40 chauffeurs qui ont quitté la compagnie SOS se plaignant d'un manque de clientèle dans cette compagnie à cause du grand nombre de noirs en faisant partie. (The Montreal Gazette, 26 Novembre 1983)
2 mois après avoir perdu 40 chauffeurs blancs au profit de Co-op de Montréal, SOS apprend de la bouche du directeur du centre d'achat Les Galeries Normandie, qu'ils perdent l'exclusivité au poste d'attente "à cause des noirs". Un poste stratégique pour taxi SOS dont le tier des chauffeurs sont noirs. Une partie de l'argent reçu de la Société de Développement Coopératif a pu servir à Co-op de Taxi de Montréal à ravir le poste d'attente à SOS. (The Montreal Gazette, 30 Juin 1983)
En 1984 Taxi Moderne de Montréal-Nord licencie 24 chauffeurs noirs sous prétexte qu'ils perdent leur clientèle au profit de taxi Co-op de L'Est qui n'engage que des blancs. Les deux compagnies se retrouvent en cour pour faire face à des accusations de discrimination la même année. (The Montreal Gazette, 10 Mai 1984)
L'industrie du taxi a toujours attiré les immigrants. Italiens, Grecs, Juifs et autres Européens en ont profité lors de la vague d'immigration qui a eu lieu après la Seconde Guerre Mondiale. Ils étaient blancs et n'ont eu que relativement peu de difficultés à s'intégrer à la société Québecoise. Lorsque les Haitiens ont débarqué ici dans les années 1970-80, fuyant la dictature des Duvalier, ils ont du faire face à de beaucoup plus grands défis.
Libellés : 1982, 1983, 1984, discrimination, Montreal, racisme, taxi coop, taxi coop de l'est, Taxi Diamond, taxi hochelaga, Taxi moderne, taxi SOS
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