lundi 8 décembre 2008

Histoires de Pneus Crevés

Taxi Le Journal, Automne 2008

Le 13 juin dernier, M. Friedman, détenteur d’un permis et propriétaire de taxi faisant affaires sous le nom de la compagnie Entreprises Phillips, contestait en cour municipale un constat d’infraction qu’une policière avait remis à l’un de ses chauffeurs.
On lui reprochait d’avoir conduit un taxi dont les équipements standards étaient manquants ou détériorés. En fait, le chauffeur avait fait une crevaison aux environs de 2 heures du matin. Après avoir retiré le pneu crevé et posé la roue de secours, le chauffeur avait continué son service au lieu de retourner au garage.
Déclarée coupable, la compagnie est condamnée à payer une amende et des frais totalisant 161 dollars.
Rappelons que la loi est très claire au sujet du pneu de secours qui ne doit être utilisé qu’en cas d’urgence seulement comme moyen de dépannage; non pas pour effectuer le service normal… Même en pleine nuit!

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J'aimerais bien savoir qui a finalement payé l'amende. Est ce le chauffeur ou le propriétaire du taxi qui a contesté en cour?

Les temps ont bien changés.

Avant d'être répartiteur, j'ai fait du taxi pendant deux ans entre 1974 et 1976. Je me rappelle d'une soirée hivernale ou après avoir posé ma roue de rechange à -20 degrés (on parlait de degrés fahrenheit en 1974), en jacket jean pas de gants, j'avais bien entendu continué de ramasser des clients qui, à cause du froid intense se pointaient à tous les coins de rue.
Me voila donc en route pour Cote des Neiges avec un autre client lorsque arrivé sur Edouard Montpetit, près de l'Université de Montréal, malheur un autre "flat". Sachant que mon pneu de rechange est crevé lui aussi, voyant mon client déçu de ne pouvoir se rendre à destination et jugeant que les quelques pouces (on est en 1974, rappelez vous) de neige au sol amortiront les chocs, je décide de continuer, à vitesse réduite bien entendu jusqu'à la rue Decelles, destination du client. Le client, bien heureux de ne pas avoir été abandonné en plein blizzard, m'a donné un bon pourboire.
L'histoire ne finit pas la. J'ai continué de rouler deux rues plus loin sur la rue Cote des Neiges ou il y avait un garage. Malheureusement il n'y avait qu'un préposé au pompes et pas moyen de réparer les pneus crevés. J'appelle donc au garage ou je loue le taxi pour qu'ils viennent m'apporter deux autres roues. J'attends le mécanicien en compagnie du pompiste quand un homme arrive ayant besoin d'un survoltage de batterie. Le pompiste lui dit que c'est impossible, il est seul pour la nuit. Frustré de ne pouvoir continuer de travailler lors d'une soirée payante, je saute sur l'occasion. J'ai des câbles et si sa voiture n'est pas trop loin, je suis prêt à y aller, lui dis je. Sa voiture, une Alfa Romeo, est dans le stationnement l'autre coté de la rue. On monte dans le taxi et, sur trois roues, on s'en va la survolter.
Le pire, c'est que son Alfa n'a jamais voulu démarrer. La poudrerie avait remplit le compartiment moteur de neige et même si le moteur tournait très vite, l'humidité avait fait son oeuvre. J'ai eu de la difficulté à me faire payer car certains individus s'imaginent qu'un survoltage garantit le départ du moteur.
Finalement le mécanicien est arrivé avec les roues et j'ai pu continuer ma nuit.

Le Bureau du Taxi et du Remorquage, si il avait existé à l'époque, n'aurait pas été content...

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4 Comments:

Blogger Jean-François said...

Tu as vécu toute une nuit, avec ce blizzard qui ne voulait pas lâcher...

Mais au moins, tu as pu aider ce client malgré ta crevaison. Heureusement qu'il n'habitait pas trop loin, hum ?

Mais quand tu termines avec le Bureau du Taxi de Montréal, tu sais, ici à Boucherville, si on avait ce service, les chauffeurs comme moi serions mieux protégés contre les taxis étrangés (autres territoires) qui se promènent la nuit, tous dômes allumés, comme s'ils voulaient attirer les clients à monter à leurs bords.

La SAAQ, elle, ne fout rien. À part nous surveiller de près, elle ne surveille rien d'autre, sauf les camions, qui semblent plus important. C'est malheureux d'avoir un si piètre service. Enfin, tant que les chauffeurs ne se plaindront pas, ça va continuer comme ça...

Belle article mon ami :)

09 décembre, 2008 04:06  
Blogger Pierre-Léon Lalonde said...

Excellente anecdote! Ça m'est également arrivé de changer une roue en pleine tempête de neige. Mettons que c'est difficile à oublier. Surtout quand t'as pas de tuque! ;-)

09 décembre, 2008 07:15  
Blogger Jean said...

@ Jean Francois

J'avoue que le taxi est une véritable jungle à Montreal (et dans les banlieues aussi?) et qu'un organisme de controle s'imposait.

09 décembre, 2008 13:59  
Blogger Jean-François said...

Je ne peux pas dire que tout est rose dans le domaine du taxi, spécialement en banlieu. Mais des améliorations pourraient être apportées à mon avis.

Si on compare le Bureau de Taxi de Montréal pour tout le territoire de l'île et la SAAQ pour tout le reste du Québec, ça en fait beaucoup à surveiller pour si peu d'agents, contrairement à vous autres qui pouvez compter sur les policiers pour émettre des contraventions aux chauffeurs de taxi fautifs. Boucherville ne gère pas les taxis et Longueuil non plus.

Quant à la SAAQ, elle est souvent absente pour contrôler efficacement nos territoires et faire en sorte que les taxis venus d'ailleurs sachent qu'ils sont les bienvenus à Boucherville (par exemple) mais qu'ils doivent laisser aux taxis de cette ville les clients résidants à Boucherville.

Tu connais une compagnie de taxi qui peut laisser ses voitures se placer sur une rue sans «poteau représentant la compagnie» et même sans aucune affiche de la ville indiquant que les taxis peuvent s'y stationner.

Notre compétiteur le fait. Ça joue dur sur la Rive-Sud... Je sais que ça semble plutôt insignifiant mais quand tu regardes ça, et que tu vois nos voitures à nous stationnées sur un poste situé à moins de 30 secondes d'un club de danseuse connue et lorsque le chauffeur arrive devant, le client est déjà parti avec le compétiteur qui était «parké» sur le côté, en toute quiétude. C'est ça qui est frustrant...

Je ne sais pas si tu comprend la situation mais j'ignore si je suis le seul à m'en rendre compte. C'est peut-être un problème unique à la banlieu ?

Faut j'aille dormir...:-)

10 décembre, 2008 07:09  

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